De Juin 1992 à Décembre 1994, Eric Demay alors chargé d ‘étude au GECEM (Groupe d ‘études des cétacés de Méditerranée) a suivi le dauphin Dolphy , sponsorisé par la Mairie de Collioure dans le Sud de la France. Pour la première fois, un programme de protection calqué sur ceux déjà opérationnels en Australie avait été mis en place. C ‘était aussi l’occasion d ‘étudier et observer les comportements d ‘un dauphin sauvage, notamment pendant les phases de repos. Voici deux exemples bien précis de l’adaptation du dauphin face à son environnement.
Ces graphismes extraits des notes prises par Eric Demay entre Juin 1992 et le Décembre 1994 expliquent les temps d ‘apnée effectués par le dauphin.
A gauche, les temps d ‘apnée du dauphin s’échelonnent de 5 secondes à 90 secondes pour le premier graphique, alors que le deuxième graphique s ‘échelonne de 2 à 36 secondes. La première observation a été faite dans le port de Port-
De temps en temps, elle ne tournait pas et restait en surface à la poupe dans une position dite « du bouchon ».
Les apnées de 30 à 36 secondes deviennent plus régulières en 1993, son sommeil est mieux ordonné.
Ces deux exemples significatifs démontrent la faculté d ‘adaptation du dauphin par rapport à son environnement. Les spécificité des lieux (port de pêche et baie touristique) choisis n’ ont pas d ‘influence directe sur les comportements vu les autres observations faites, seul l ‘environnement organisé par l’homme a eu une réelle influence.
En effet, l’association locale « Observatoire Dolphy » surveillait les repos du dauphin à Collioure; durant la période estivale, le dauphin dormait sous le bateau du CIP, seul endroit de quiétude face à l’agitation touristique. Comme avec les dauphins en captivité (qui ne craignent plus les prédateurs), le dauphin régulait son sommeil en position statique, alors que dans les premiers temps, Dolphy tournait beaucoup pour analyser sans cesse son environnement avec l’aide de son SONAR. Nous savons qu’un hémisphère se repose pendant que l’autre gère la respiration et les déplacements. Il m’est même arrivé de voir Dolphy dormir en position statique durant de longues périodes en 1994, alors que les premières observations en 1992 démontrait un sommeil très « actifs ».
De plus, la conséquence directe de cette adaptation était que le dauphin dormait moins longtemps car son repos devenait de plus en plus efficace. Il est intéressant de montrer la réelle difficulté des dauphins dits « ambassadeur » à vivre en harmonie avec l’activité humaine. Toutefois, si l’homme de son côté sait s’adapter à cette vie sauvage, les animaux peuvent en toute quiétude espérer une vie « normale » en compagnie de l’espèce humaine. L ‘exemple de Dolphy à Collioure est cependant extrême car pour la première fois nous avions à faire à une situation difficilement contrôlable ( station balnéaire très réputée, dauphin femelle solitaire sans aucune agressivité , sortie du film « Le Grand Bleu » peu de temps avant qui provoqua une réelle émulation autour des cétacés pendant plusieurs années).
Il semble qu’avec les dauphins dits « ambassadeur » de Bretagne, la situation soit moins complexe, du moins pour le sujet de la quiétude du sommeil. La question est posée: les dauphins peuvent ils vivre en harmonie avec l’espèce humaine sans qu’aucune structure ne gère la situation?
Eric Demay
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